L'ubérisation de la finance est en marche. Et le salon Paris Fintech Forum qui se tient les 25 et 26 janvier témoigne que cette tendance est plus qu'un phénomène de mode. Alliant finance et technologie, les Fintech, à la manière d'AirBnb ou Amazon révolutionnent le secteur. Algorithmes, financement participatif..., tous les outils modernes et digitaux sont convoqués pour casser les prix et bouleverser les habitudes.

Les startups envahissent la finance
Etat des lieux
Surfant sur les nouvelles habitudes des utilisateurs (connectivité, mobilité) et le cloud computing (outils informatiques dématérialisés), les Fintech ont commencé à mettre la main sur tous les segments de la finance. Crédit, moyens de paiement, gestion de patrimoine, épargne; plus un n'échappe au raz-de-marée digital. Et les investisseurs suivent. Selon le cabinet de conseil Accenture, les investissements dans les Fintech ont été multipliés par 13 entre 2008 et 2014.Les premiers à en profiter sont les Etats-Unis qui concentrent 80% des capitaux investis. Sur le seul segment des crédits et des prêts, les Fintech américaines commencent à concurrencer les grandes banques traditionnelles. Le géant du secteur Morgan Stanley prédit que d'ici à 5 ans, 8% des crédits à la consommation et 16% des prêts aux PME seront le fait de Fintech.
En Europe, c'est le Royaume-Uni qui fait figure de pionnier des Fintech. 40% des investissements placés dans ces startups sont concentrés chez nos voisins britanniques.
En France, l'investissement a bondi de plus de 750% entre 2014 et 2015, passant de 19 à 167 millions d'euros.
Les Fintech françaises en pleine croissance
Si la France a démarré timidement sa transformation digitale (après notamment les Pays-Bas, l'Allemagne et la Russie), le secteur est en pleine effervescence depuis un ou deux ans.A l'exemple de Lending, la plateforme de prêt entre particuliers créée par un français qui s'impose aux Etats-Unis, de nombreuses Fintech rencontrent le succès dans l'hexagone. C'est le cas de Leetchi, cagnotte en ligne, créée pour simplifier les dépenses de groupe. La Startup revendique aujourd'hui 4 millions d'utilisateurs dans 150 pays. Signe des temps, Leetchi a été racheté (en même temps que son outil MangoPay) par le Crédit Mutuel l'an dernier pour 50 millions d'euros.
Lauréate 2015 du prix Fast 50 récompensant l'entreprise la plus dynamique de France, SlimPay est une startup d'à peine 7 ans spécialiste du paiement par prélèvement. Rien d'étonnant à ce que cette Fintech soit ainsi distinguée par le cabinet d'audit Deloitte. SlimPay a connu une croissance de plus de 4% entre 2010 et 2014. La société compte déjà les plus gros clients comme EDF, Deezer ou TripAdvisor en leur fournissant un service de prélèvement direct sur le compte bancaire de leurs clients. Plus besoin de carte bancaire ou de courrier postal; ce qui permet aux entreprises de réduire leurs frais et de ne pas risquer de perdre des clients en cas de CB égarée ou périmée. Un nouveau système qui prend en compte les nouvelles habitudes de consommation.
Un nouveau modèle économique
Le succès des Fintech réside justement dans cette prise de conscience des nouveaux modes de consommation et des nouveaux outils pour les rentabiliser au mieux. Selon Alain Clot, patron de France Fintech "le moteur de la disruption est le consommateur lui-même, ses attentes, ses usages". Pour reprendre la définition de Clayton Christensen, professeur à Harvard, sont appelés disruptifs "les nouveaux entrants qui abordent le marché par le bas, et se servent des nouvelles technologies pour proposer des produits ou services moins chers". Ces "nouveaux entrants" s'appuient sur des compétences techniques (algorithmes, cloud) et sociales (envie de liberté, de mobilité) pour offrir des services plus efficaces et plus conviviaux. Un grand nombre de ces Fintech s'installent sur le marché du crédit, via le financement participatif. Après Kisskissbankbank et Ulule, une soixantaine de plateformes ont vu le jour.Mais tous les autres segments de la finance sont également concernés. Gestion du patrimoine et de l'épargne, conseil en investissement, affacturage... ne sont plus le domaine réservé des banques traditionnelles. Pourtant, pour ces dernières comme pour les dirigeants de Fintech, il s'agit "plus d'une logique de partenariat que d'opposition". Une logique gagnant-gagnant relayée par les fondateurs de Finexkap Cédric Teissier et Arthur de Catheu dans une tribune : "les supposés frères ennemis cherchent plutôt à cohabiter de manière intelligente au service de ce qui les réunit : le client".
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